Deportation from Egypt, between July 2 and July 3rd – Arrestation et Expulsion d’Egypte entre le 2 Juillet et le 3 Juillet 2015

I was personnally arrested then deported from Egypt between July 2nd and July 3rd, for doing a Second Year Master study about the regime opponents, I believe. 

(French version below, version française ci-dessous)

I am a young French researcher in political sociology, at EHESS Paris. The reason for my arrest I believe are the contacts I have with Egyptians from 6 April Movement. It was part of my study to know them. 6 April is an opposition movement to current ex-military president Abdelfattah Al-Sissi’s regime. It was officially banned on April 28, 2014. On last July 1, I decided to go to Damietta, a city in Nile Delta, with a member of the movement. At 4am on July 2, about ten policemen and men from intelligence services came to my hotel room. They asked me to take my things and brought me to Damietta police station. They left my friend unaware of my arrest. He learnt it through the person at the hotel reception. I was kept 4 hours at the police station, from 4am to 8am. During my detention at the police station, they checked my computer, phone, and bags. A translator was there, speaking fluent French. Then they brought me back to Cairo in a special minibus, accompanied by military, police, and intelligence services men. They canceled my visa at the administration building « El Mogamma », told me to buy a plane ticket from my own pocket, then drove me to the airport. I slept at the « deportation department » at Cairo International airport on July 2. I was lucky to be French and white, seeing the way an Ouganda girl and a Nigerian girl were treated there. I was escorted until my arrival at Paris airport, on July 3. No clear reason was given for my deportation. I was surprised by the importance they gave to my person, as I am only doing a 2nd year Master study… Also I did two internships in Egyptian newspapers, but that was back in 2012-2013.

In total, I only had two phone calls with the French Consulate General. The person in charge of the urgent cases told me to buy my ticket to go back to Paris. Otherwise, according to him, I would have spent a night  in an Egyptian prison which, he said, was not very commendable. No diplomatic representatives came directly to speak with me. After my arrest, and apart from the two phone calls they allowed me to receive, the men who arrested me refused to let me call my embassy. Until now, nobody gave me the precise reason, or the official one, for my deportation. I heard they were similar cases. I believe the regime had been watching me before they arrested me, probably since I entered Egyptian national territory. This I can’t be sure. But they may have an eye on every researcher/journalist entering the country.

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J’ai été arrêtée puis expulsée d’Egypte entre le 2 et le 3 juillet 2015, supposément pour être en train de réaliser une recherche sur les opposants au régime actuel. 

Je suis une jeune chercheuse en Master 2 de sociologie politique à l’EHESS Paris. La raison de mon arrestation, je pense, est que je suis en contact avec le mouvement égyptien du « 6 Avril ». Pour ma recherche, j’ai cherché à les connaitre. Le « Mouvement du 6 Avril » fait partie de l’opposition à l’actuel ex-militaire et président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, et à son régime. Le mouvement a été interdit le 28 avril 2014.

Le 1er juillet dernier, j’ai décidé d’aller à Damietta, une ville du Delta du Nile, avec un membre du mouvement. Le 2 juillet à 4 heures du matin, environ dix policiers et des membres des renseignements sont venus dans ma chambre d’hôtel. Ils m’ont demandé de prendre mes affaires et m’ont emmené à la station de police. Ils n’ont pas prévenu mon ami du mouvement que j’étais en détention. Il l’a appris par le personnel de l’hôtel. J’ai été détenue 4 heures au commissariat de police, de 4 heures à 8 heures du matin. Durant ma détention, les policiers ont fouillé mon ordinateur, mon téléphone portable et mes sacs. Un traducteur était là, il parlait parfaitement français. Ensuite, deux militaires, un policier, trois membres des renseignements m’ont emmené en minibus au Caire. Ils m’ont emmenée au bâtiment administratif le « Mogamma » afin de faire annuler mon visa, et m’ont dit d’acheter un billet d’avion, payé de ma poche. Ils m’ont ensuite conduite à l’aéroport. J’ai passé la nuit du 2 juillet au soir au « département d’expulsion » de l’aéroport Cairo International. J’étais chanceuse d’être française et blanche là-bas, vu la manière dont les filles d’Ouganda et du Nigeria étaient traitées. J’ai été escortée jusqu’à mon arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle, le 3 juillet. Aucune raison claire n’a été donnée pour mon expulsion. J’ai été surprise de l’importance accordée à ma personne, étant donné que je suis une simple étudiante en train de réaliser un mémoire de Master 2… Egalement, j’ai fait deux stages de journalisme dans des journaux égyptiens par le passé, mais cela date de 2012-2013.

Au total, je n’ai eu que deux conversations téléphoniques avec le consulat général de France en Egypte. La personne en charge des cas d’urgence m’a dit d’acheter mon billet d’avion pour rentrer à Paris. Autrement, selon lui, je devrais passer une nuit dans une prison égyptienne, ce qui n’est pas très recommandable a-t-il dit. Aucun représentant diplomatique n’est directement venu me voir. Après mon arrestation, et mis à part les deux appels téléphoniques qu’ils m’ont permis de recevoir, les hommes qui m’ont arrêtés ne m’ont pas laissé appeler mon ambassade. Jusqu’ici, personne ne m’a donné la raison précise et officielle de mon expulsion. J’ai entendu parler de cas similaires. Je pense que le régime me surveillait avant que je sois arrêtée, probablement depuis mon entrée sur le territoire égyptien. Mais ce sont des suppositions. J’imagine qu’ils ont probablement un œil sur chaque chercheur et journaliste entrant en Egypte.

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